Tous les murs en frissonnent.

Le tintement discret d’une horloge vaillante
Vient troubler le silence et la chape de plomb
Qui pèse à présent sur la grande maison
Qu’a quitté sans un bruit la dernière occupante.

Qui croirait à la voir maintenant assoupie
Que ce fut là un lieu plein de cris et de vie ?
Quand les enfants couraient, le visage enjoué,
Que partout, ca et là, ils semaient leurs jouets.

Dans les pièces obscures, un parfum de regrets
Semble flotter léger à ces beaux souvenirs.
Les plus belles histoires ont toujours une fin
La maison se demande quel sera son destin.

Sera-t-elle vendue pour être un nouveau nid
Pour une famille qui sera réunie ?
Peut-être démolie pour mettre à sa place
Quelque autre bâtiment et effacer sa trace ?

Derrière les volets clos tous ses murs en frissonnent 
Il n’y de familier que l’horloge qui sonne
Et les albums photos rangés dans des tiroirs 
Conservent en leur sein d’eux toute la mémoire.