Sans regrets

Mais où est -tu passée la foi de ma jeunesse
Alors je me lançais tous les jours des défis
Avide de savoir, tout n'était que promesses
Que je voulais goûter avec grand appétit.

Je possédais alors la force et la souplesse 
Tant celle du corps que celle de l'esprit
Je n'avais en ce temps pas la même paresse
À essayer encore, je n'étais pas surpris

Devoir recommencer quand j'avais échoué 
Ça me faisait pas peur mais ça me stimulait 
Quelle joie quand après autant de tentatives
Le succès était là pour dire : j'y arrive !

Je ne retrouve plus que dans mes souvenirs
Toute cette énergie qui faisait ma vie belle
Le temps n'existait pas et j'étais éternel
Le présent souriait et j'étais l'avenir.

Puis insidieusement les choses ont changé 
C'était l'arrivée des responsabilités 
Des incertitudes qui pèsent sur les vies
De tous ceux qui comptent, sur vous pour leur survie.

On n'avait peur pour soi, mais on craint pour d'autres
On moquait ses échecs, là on veut réussir 
On devient plus prudent, et on devient un autre
On s'use même un peu, à brider ses désirs.

Je n'ai pas de regrets, on découvre aussi
La joie la plénitude de construire une vie
D'être bien entourés par des êtres qu'on aime
Partager avec eux, beaucoup de ce qu'on sème.