Rien de nouveau sous le soleil.

Une date qu’on fête mais n’est-ce illusion
Tant elle ne relève que d’une convention ?
Qui découpe le temps comme on fait des galettes  
Pour avoir l’impression qu’on peut lui tenir tête ?

Demain tout comme hier, un soleil qui se lève 
Demain tout comme avant, juste un homme qui rêve 
Une suite de jours qui jamais ne finit
Tandis que l’homme reste toujours dans le déni.

Il faut faire la fête pour pouvoir supporter
La vie sans queue ni tête où l’on est embarqué.
Pourquoi pas celle là et pourquoi pas une autre ?
Pour un peu égayer ce temps où l’on se vautre.

Mais ne me parlez pas d’un quelconque nouveau 
Les hommes resteront demain comme ces veaux
Qui vont à l’abattoir sans connaître leur sort 
Et dont la méfiance naturelle on endort.

Ce qui serait nouveau c’est qu’enfin ils s’éveillent
Qu’ils voient tous les mensonges qui gouvernent leur vie
Qu’ils ne croient plus à ceux qui proclament à l’envi
Que demain sera fait de monts et de merveilles.

Mais demain comme hier ils s’y accrocheront
Jusqu’à leur dernier souffle comme à un éperon 
À leur forte croyance, malgré la vérité 
Que leur folle croissance n’a pas d’éternité.