Quon en parle moins.

Le souffle de l’horreur charrie si forte odeur 
Qu’il empuantit tout quand il passe ma porte,
Qu’il introduit ses miasmes pour me gâter le cœur 
En ressassant la vie de ces gamines mortes.

De ces vies retirées à des familles aimantes 
Fauchées pour le plaisir d’un lâche assassin 
D’un ogre qu’on croirait sorti d’un laid roman
Pour assouvir sans fin tous ses mauvais desseins.

Je voudrais ignorer que de tels hommes existent.
Je voudrais renier cette affreuse faillite.
Simplement de penser qu’on puisse agir ainsi, 
N’est ce pas reconnaître que l’homme a failli ?

Si le bien et le mal entrent toujours en lutte 
Pourquoi nous faudrait-il accorder tant de temps,
À donner en spectacle ces actes éprouvants 
Qu’on me dise un peu quel en est le vrai but ?

Je vois la complaisance et la fascination
Pour cet affreux bourreau au fond de sa prison.
Pour ces actes horribles quelles qu’en soient les raisons 
J’aimerai le silence et la chape de plomb.

Qu’on le juge bien sûr mais qu’on en parle moins.
Qu’on ne donne d’idées à des esprits malsains.
Pas de publicité pour tous les assassins
Que l’on parle plutôt, de ce qu’on fait pour demain.