Quoi de plus inutile ?

Quoi de plus dérisoire sinon des ricochets 
Qui tout comme mes mots ne font guère de vagues
Tout juste quelques ronds dans l’eau du temps cachés 
Rien que de faibles échos là où mon coeur divague.

Quoi de plus impuissants que de pauvres baisers
Qui tout comme mes vers ne font que peu d’effets 
Tout juste un peu de bruit, lorsque tout est vacarme
Rien que gestes d’amour, dans le fracas des armes.

Quoi de plus invisibles sinon des ectoplasmes
Qui comme mes pensées ne sont que pur fantasmes
Tout juste un peu de rêve dans l’océan des larmes
Des idées de bonheur, l’apparence du charme.

Quoi de plus inutiles que bulles de savon
Puisque mes mots éclatent sans créer d’opinion
Tout juste un instant, peut être une émotion 
Rien que des frôlements, sur le mur des passions.

Quoi de plus agaçants sinon des grincements
Comme ferait la craie sur l’ardoise des dents 
Tout juste un peu d’acide, sur tout ce qui nous ment
Une once de critique, dans les enjôlements.

Ainsi sont tous mes textes mais je n’en ai que faire
Je pousse encore des cris qui me mettent à l’envers
Devant cette vision que j’ai de l’univers
Qui s’apprête à grandir, sans la vie sur la terre.