Qui ne tient à sa peau ?

Cette peau qui frémit à tant de sensations
La chaleur bénéfique du poêle en hiver
La brise qui caresse en subtil courant d’air
La main qui se promène pour dire l’affection

Cette peau est frontière entre nous et le monde
Elle est aussi barrière, un gardien vigilant
Nous ne serions sans elle au nombre des vivants
Qui songe alors à elle, au moins quelques secondes ?

Cette peau qui épouse notre moindre contour
Qui lorsqu’elle est jeune a des reflets satin
Avec cette insolence qu’ont les premiers matins
Est source de plaisir au sein des jeux d’amour.

Cette peau qui se fane quand survient la vieillesse
Qui se ride hélas sous les assauts du temps
Beaucoup l’enduisent alors de crèmes ou d’onguents
Et tentent d’ignorer l’horloge qui l’agresse.

Chacun à ce qu’on dit tient fort à sa peau
L’expression ne devrait n’être alors qu’imagée.
Alors, toi qui me lis, ne la mets en danger
Prodigue lui tes soins, tel est là mon propos.