Que le temps de nos vies

Je vois dans mon journal ce matin aux aurores
La liste des personnes qui sont partis ce mois
Des gens que ne connais ou fort connus encore
Dont très peu je concède provoquent mon émoi.

Que nous soyons célèbres ou parfaits inconnus
Nous partons à jamais âmes frêles et nues.
Nous ne laissons derrière qu’un vide éphémère 
Que remplissent des pleurs sur des monceaux de terre.

Certains vivent encore dans le cœur de leurs proches
Quelques vieilles photos où on les voyait vivre.
D’autres se réfugient dans les pages de livres
Que l’on garde précieux tout au fond de sa poche.

Nous n’avons pour agir que le temps de nos vies
Ce ne sont que nos œuvres qui survivent parfois.
Ce ne seront alors qu’images ou récits 
Qui poursuivront ce que nous étions autrefois.