Promesse ?

Je suis écartelé entre deux voies contraires
De laquelle devrais-je me faire mercenaire ?
Suis-je enclin du monde à dire les malheurs
Ou à en célébrer la moindre de ses fleurs ?

Puisqu’il ne sert de rien, las à ce qu’il me semble
De dénoncer le mal que nous faisons ensemble,
Que devant le déclin, point assez de nous nous tremblent 
Je choisis de chanter le bouleau et le tremble.

Je choisis désormais, et tant qu’il en est temps,
De ne plus voir autour que les côtés charmants.
Comme le photographe chasseur de belle image
Je ne vais par les mots voir que beaux paysages.

Je m’en vais vous bercer de mots agréables 
Proposer à vos yeux des choses aimables
Murmurer à l’oreille des sons envoûtants 
Vous parler d’un monde né des neiges d’antan.

Vous n’aurez plus motif pour certains à me lire 
De vous être sentis un tantinet coupable, 
D’autant que pour ma part je suis aussi pendable
Puisque je participe aussi à ces délires.

Bonne résolution, saurai-je la tenir ?
Demain, ce qui advient, viendra-t-il la ternir ?
L’avenir le dira, que valent les promesses ?
Mais d’écrire, c’est sûr, je n’aurai pas de cesse.