Premier.

Si ce fut un baiser ce fut bien le premier
Mais...
Il ne fut suivi par malheur d’aucun autre.
La guerre passa par là et vola cet amour.

Quand ce fut un enfant, ce fut bien le premier
Mais...
Il ne fut pas le seul car beaucoup s’ensuivirent.
On n’avait en ce temps moyen d’y faire obstacle.

Lorsqu’il eut un travail, ce fut bien le premier
Mais...
Il dut vite en changer pour raison de santé.
On n’avait en ce temps souci des travailleurs.

Alors que cet enfant vécu dans sa jeunesse
À côté de son père de nombreux premier mai
Où l’on chantait l’amour et l’horreur de la guerre
Où se dressaient en foule tous les fiers travailleurs.

À présent il est vieux entouré de tendresse
Tous ses petits enfants autour de lui se pressent
La guerre est bien loin, et de lui on prend soin
Il voit que du travail on chasse le pénible 

Alors lorsqu’il regarde passer le défilé 
Une larme à son œil vient à s’en échapper 
Tout à son émotion des anciens premiers mai.