Pouvoir absolu.

C’était certes une époque de pouvoir absolu
Où le roi d’un seul geste pouvait tout décider
Où les mœurs quoiqu’on dise étaient fort dissolues
Où le peuple savait contre qui il luttait.

La richesse n’y était en ce sens légitime 
Ils n’avaient de mérites ceux dotés de fortune.
Et quand y parvenaient ceux qui bossent ou qui triment
Atteindre la noblesse c’est demander la lune.

Nous avons à présent la grande République
La volonté du peuple par la démocratie.
Suffrage universel, meilleure garantie
De justice sociale, c’est formule magique.

Combien de paysans, d’ouvriers, prolétaires 
Parmi ceux qui se pressent pour sourire et plaire.
Qui sort toujours vainqueurs du piège à élections
Sinon tous les notables jaloux de leur pognon ?

La révolte des gueux se réprime à présent
De par la volonté que l’on dit nationale.
Suffrage universel veut dire maintenant
Que ce sont quelques uns qui mènent seuls le bal.

Car les majorités ne sont qu’artificielles
Tout ça c’est du pipeau, un homme une voix ?
Le mode d’élection on le sait le dévoie 
Car seul l’argent est roi, oh vérité cruelle !

Car ceux qui nous gouvernent n’ont qu’un seul objectif 
C’est faire le partage mais à leur seul profit.
Ce qui est à nous ils disent, il n’y faut pas toucher,
Mais ce qui est à vous, on doit le partager !

Et n’allez pas vous plaindre que de pouvoir survivre
Avec ce qu’on vous laisse vous n’allez pas mourir.
Certes ce n’est pas drôle vous devrez travailler
Pour bien nous enrichir quitte à en crever.