Pour parler du monde, pour parler au monde

Moi je, moi je, moi je, tel n’est pas mon propos 
Point ne parle de moi à travers tous mes mots
Mais pour parler du monde pour autant il me faut
Dire ce que j’en pense, et au vrai ça me chaud.

À travers mes cinq sens, en un mot comme en cent
Tout ce que je ressens qui me chauffe le sang
Je suis un thermomètre c’est bien là ma nature
Mais ce qui coule en moi ce n’est pas du mercure.

Tous les jours me transpercent tant de malheurs partout
Même lorsque me perce le doux chant du coucou
Alors je me disperse dans des vers maladroits
D’illusion je me berce, après tout c’est mon droit.

Comme je ne puis rien ou du moins pas grand chose
Pour combattre ces maux qui accablent les hommes
Je me suis résolu à défendre une cause
Celle de la beauté, de l’amour c’est tout comme.

Répandre un peu de joie juste au bout de mes doigts
Souligner la merveille dans tout ce que je vois
De la simple caresse dire la volupté 
Tout comme la tendresse d’un geste d’amitié.

Rien ne sert d’ajouter ses souffrances au monde
Allons plutôt goûter aux plaisirs qu’il nous reste.
Efforçons nous d’aider fut-ce quelques secondes
Les plus proches de nous par quelque simple geste.