Platoniqueou pas.

Quand on n’a que ce mot pour lui dire je t’aime 
Et que ce mot paraît bien trop fade lui même 
Car n’avoir que ce mot nous paraît si banal, Comme est de dire hue ! Quand on monte à cheval.

Quand on ne veut le dire, mais le voir deviner
Qu’on voudrait qu’elle puisse, seule, l’imaginer
Quel chemin de traverse nous faut-il emprunter
Quelle issue de secours viendra se présenter ?

Il y a quelques gestes, tels qu’offrir un bouquet
Ou bien chanter pour elle, lors d’un soir de banquet
Pourquoi n’aller pour elle braver le monde entier ?
Pourquoi à tire d’ailes près d’elle ne se poser ?

Verra-t-elle la flamme du feu qui nous consume 
Entendra-t-elle aussi tous nos mots dans la brume ?
Comprendra-t-elle un jour notre vœu le plus cher
D’unir et sans tarder et nos cœurs et nos chairs ?

Les amours platoniques ont tous les lendemains
Pour garder cet espoir de se tenir la main.
Mais au delà des mots, des gestes et des preuves
Elles soumettent toujours les aimants à l’épreuve.