Peur primaire

Nous sommes renvoyés à cette peur primaire
Celle qui envahit la proie ou le gibier
Quand le chasseur est plein de folie sanguinaire
Et que devant sa rage on se sent perdre pied.

Quand on se voit réduit à prendre alors les armes
Au risque nous aussi d’y perdre un peu notre âme.
Quand la raison échappe à cette agression
Quand seule semble compter du chasseur l’obsession.

Le passé nous rattrape comme vague de fond
Les voies de l’avenir tout soudain se défont
L’horreur et la stupeur s’emparent du présent 
Il n’est plus à la une que souffrances et sang.

Historiens, philosophes sont alors convoqués 
Pour tenter de comprendre ce qui a provoqué 
Un tel débordement de violence et de haine
Tandis que les vautours tournent autour de l’arène.

Quant à nous les humains qui sont gens ordinaires
On ne tient dans nos mains que de bien pauvres rênes 
Compassion, assistance sont ce que l’on peut faire
Quand se déchaine ainsi une guerre inhumaine.

Lorsque l’humanité est ainsi menacée 
Par le pouvoir d’un seul qui peut l’annihiler 
On est en droit sans doute que de s’interroger
Sur sa capacité à ses peurs dépasser.