Pas des épées.

Écrire mais pourquoi ? Est-ce par vanité 
Pour prétendre ajouter un peu plus de beauté ?
Quand tout a été dit par bien meilleur que soi
Pourquoi vouloir broder à son tour vile soie ?

Pour essayer peut être d’aborder un ailleurs 
Au delà de ce qu’on a bien dit par ailleurs
A travers le rideau qu’ont pu dresser les choses
En perçant un chemin où n’existent de roses.

Juste pour se frotter aux frontières invisibles 
Qui nous enferment tous dans un monde sensible.
Imaginer aussi d’autres réalités 
Qui ne soient pas la notre, juste un peu déformée.

Peut-être aussi un peu pour pouvoir échapper 
A un monde cruel qui ne pardonne rien.
Que l’on ne peut changer, d’un mal faire un bien
Les mots quoiqu’on prétende ne sont pas des épées.

Certes ils peuvent blesser, un moment réveiller 
Mais ils n’ont que le poids qu’on veut bien leur donner
Les mots pour s’accrocher un temps à quelque rêve 
Mais rien d’assez costaud pour bien plus qu’une trêve.