Pas de double.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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Si le poète n’est qu’un sagace regard
Habile à décrire avec des mots choisis 
La beauté sous ses yeux qui sur elle s’attardent
Cela ne suffit point de voir ce qu’il saisit.

Sans la part d’émotion qui naît à ce moment
Sans ce gai remuement tout au fond de son cœur
Ni souffle suspendu pour ne troubler l’instant
Le vers paraîtra mort quelle que soit sa couleur.

Il n’est de poésie sans musique et tempo
Sans le rythme du vers pour courir sur la peau
Pour bercer le lecteur, juste à ouïr les mots
Bien au delà du sens que contient le propos.

Placé devant l’oiseau ce ne sont ses plumes 
Qu’il observe avant tout, mais ce sont ses ailes 
Il vole avec lui sans le poids de l’enclume
Qui le cloue à ce sol auquel il est rebelle.

Penché sur une fleur, ce ne sont ses pétales 
Mais la joie des couleurs qui d’abord le régale.
Il s’ouvre avec elle lorsque naît le soleil 
Comme il fait à la vie qui ainsi l’émerveille.

Confronté à l’horreur lorsque survient un drame 
Ce ne sont seuls les pleurs, ce n’est pas que les larmes
Qu’il nous racontera mais la folie des hommes
Ou la vie si cruelle, le bonheur qu’elle gomme.

Le regard est précis mais le cœur lui se trouble
Dans les yeux du poète n’est jamais loin le rire
N’est jamais loin la larme, sinon pourquoi écrire ?
Le poète ne fait pas appel à un double.
Pierre Jean Boutet - Logo
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