Parlez-moi encore

Parlez-moi je vous prie un peu comme autrefois
Quand je vous entendais dans tout ce que je vois
Quand chaque arbre ou ruisseau me donnait de sa voix
Parlez-moi encore pour qu’encore j’y crois.

Combien vous étiez belle, combien j’étais béat 
Devant ces belles scènes, sensible à vos appâts
Vous n’étiez que promesse de surprises et de joie
Au temps de ma jeunesse, quand j’entendais vos voix.

Mais vous vous êtes tu, je crois savoir pourquoi
Est-ce donc qu’on vous tue, vous étouffe parfois ?
Toujours devant mes yeux, arbres et ruisseaux je vois
Mais comme c’est étrange, ils ne me parlent pas.

Où sont-elles parties, ces chansons de nature
Je devine encore par moment leurs murmures
Mais où se cachent-elles, les nymphes mélodieuses 
Qui jouaient sur leur harpe des musiques rieuses ?

Parlez-moi de grâce, que j’entende ces voix
Qui accompagnaient ma vie, y mettaient tant de joie
Dites où sont passés bêtes, fleurs et torrents
Mais que sont devenus, leurs discours si charmants ?