Parenthèses

Parenthèses

La vie n’est-elle au vrai que simple parenthèse ?
Voilà qui est pour beaucoup bien plus qu’une hypothèse.
Il y aurait un avant, il y aurait un après
L’essentiel, c’est ailleurs que ça se passerait.

Elle serait une épreuve pour endurcir les âmes
Ou bien pour révéler la belle ou l’infâme,
Moment de vérité pour les mettre à nu
Et voir dans ce parcours ce qu’elles sont devenues.

Quelle que soit l’idée qui est notre compagne
La vie n’est pas pour moi une course ou l’on gagne.
Elle serait un miracle si je croyais en Dieu.
Une course d’obstacles ? Ça me correspond mieux.

On naît nu et sans armes, on revêt une armure
Selon qui nous accueille pour suivre l’aventure.
Des larmes pour beaucoup, de l’amour pour certains
Déjà, dès le début, se forge un destin.

L’enfant sera jeté et parfois bien trop tôt
Dans cette cour des grands où le combat fait rage
Qui est bien préparé et l’affronte au bon âge ?
Bien trop n’ont rien de plus qu’un pauvre paletot.

Il en est qui avec encore la morve au nez
Auront à élever trop tôt un nouveau né.
D’autres ne trouveront de leur vie l’âme sœur
Celle auprès de qui peut s’épancher un cœur.

Il est bien des pays où des enfants soldats
Sont conduits à la guerre et meurent au combat
Où les bruits de mitraille et des lâchers de bombe
Précèdent une vie qui finit vite en tombe.

Tandis qu’ailleurs grandissent des princes et princesses
Tenues bien éloignées de toutes ces détresses
Pour qui le monde n’est qu’un grand terrain de jeux
Qui n’ont nulle conscience de ce qui est en jeu.

Ces si multiples vies toutes en parenthèses
Sont censées ne former qu’une humanité
Il faudrait donc les fondre et c’est bien là ma thèse
Dans un creuset exempt des inégalités.