Par des mots, quils désarment !

Ne sommes-nous de fait qu’une ombre passagère 
Ce quel que soit le nom qu’on donne au destin
L’empreinte que l’on laisse ne résiste au temps
Sauf quand gravée ou peinte elle parle aux vivants.

C’est celle d’une main aux contours familiers
Aux parois d’une grotte qui vient se révéler 
Une main anonyme mais pourtant si semblable
Comme une main fébrile aux intentions palpables.

C’est celles de ces signes incrustés dans la roche
Ou tracés dans l’argile par des gens avant nous
Qui avaient des questions qui nous semblent si proches
Comprendre autour le monde, aussi où allons-nous ?

Chacun doit bien savoir même s’il n’est qu’une ombre
Que la trace qu’il laisse n’est qu’un simple décombre
Une trace de vie tournée vers l’avenir ?
Une trace sanglante sans aucun devenir ?

Je ne suis qu’une voix au milieu du vacarme
Je n’ai pas trop de poids hors des mots qui désarment.
La parole transporte parfois la vérité 
Le verbe ouvre à chacun des portes à emprunter.

J’écrirai donc des mots plein de paix et d’amour
Ajoutés à tous ceux qui sont dits chaque jour
Pour qu’enfin leur musique parle au cœur des hommes
Qu’à leurs meilleurs penchants enfin ils s’abandonnent.