Paons.

Qui ne rêve au moins à une heure de gloire 
Et de pousser un jour comme un cri de victoire
Se sentir exister parmi la multitude
Sortir un peu du lot à une autre altitude ?

Une vaine gloriole à y bien regarder
Dans les sables du temps bien trop vite étouffée.
Qui se souvient encore de ces héros d’hier ?
A présent des statues qu’offensent les hivers. 

Qu’en ont-ils donc à faire de leur postérité 
Tous ces humains d’hier que l’on a célébrés ?
Heureux les quelques uns qui ont pu y goûter 
De leur vivant, au moins ils en ont profité.

La vie peut se passer des clameurs de la foule 
Elle habite ailleurs, au calme de la houle.
Les joies simples à tous demeurent accessibles
Et d’être le meilleur ne les rend plus sensibles.

Mais nous sommes ainsi c’est à tous notre lot
A aimer plus que tout qu’on flatte notre ego.
Nous ne supportons pas de nous penser égaux 
Nous voulons tels des paons qu’on nous voit bien plus beaux.