Panade.

Dans la Grand ville sur un trottoir
Dans un recoin un peu plus noir 
Se cache un chiot triste et malade 

Au bidonville pas loin du centre
Un gamin n’a rien dans le ventre
Que quelques feuilles de salade

Chacun trimballe sa misère 
Depuis qu’il est sur cette terre
Il ne connaît que la panade.

Quand le gamin décide un soir 
Au centre ville d’aller voir
Il se lance dans sa ballade.

Le chiot s’ennuie alors il entre
Dans le marché, tout est à vendre
De manger un peu il lui tarde.

Chacun s’efforce mais c’est misère 
D’améliorer son sort sur terre
Mais ne connaît que la panade.

Le gamin n’avait plus d’espoir 
De sortir de ce cauchemar
Il avait le cœur comme en rade.

Le chiot lui bien qu’il soit très tendre
N’avait hélas rien à attendre 
De la pitié d’un camarade.

À ce spectacle le cœur se serre
De mesurer quelle misère 
Accable leur dégringolade.

Le gamin comme on va le voir
Mais pourrez vous au moins y croire
Trouve le chiot sous une arcade

Le chiot aussitôt va comprendre 
Et il saura bien le lui rendre
Que le gamin n’est que pommade.

A deux on n’est plus solitaire 
Pour affronter dame misère 
Et déjouer ses brimades.

Pour les deux, petite victoire
Ils pourront désormais s’asseoir 
Pour dire merde à la panade !