Nos plus grandes faiblesses.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
(0)
Les hommes ne sont tous très gentils et sincères,
Ce serait, las je crois, bien plutôt le contraire. 
Je ne suis point d’accord, en ça, avec Rousseau,
Car je vois tout le noir que contient leur trousseau.

L’homme est un animal qu’il convient d’éduquer 
On peut lui inculquer tant d’heureuses pensées !
Mais la vie, bien souvent, est sa seule maîtresse 
Qui en fait un sauvage quand elle le dresse.

L’homme n’est rien d’autre qu’un vaste réceptacle,
Qui accueille le pire, si rien n’y fait obstacle.
Il n’est que d’observer le trop triste spectacle 
Qu’il offre en ce moment, est-il bien respectable ?

J’ai longtemps fréquenté, dans ma petite bulle,
Des gens semblables à moi et sans trop de recul.
Puis j’ai ouvert les yeux sur ce qu’était le monde,
Pour y voir pulluler tant et tant d’actes immondes.

Serai-je devenu, en d’autres circonstances,
Dans un ailleurs troublé, et avec moins de chance,
Celui qui aujourd’hui regarde autour de lui,
Tout en se demandant, où la lumière luit ?

Ne commettrais-je pas des vols ou bien des crimes,
Si n’avais d’autre but que de pouvoir survivre ?
Étranger à l’histoire et ignorant des livres,
Prêt à être bourreau, pour n’être pas victime ?

Où est la liberté quand on n’a eu le choix,
Lorsqu’on n’a connu que misères pour lois ?
Où donc est passé l’homme, quand il est aux abois,
Que la soupe est amère, que chaque jour il boit ?

Comment croire que ceux qui donnent tous pouvoirs,
À des fous incapables, à des illuminés 
Font ce choix en sachant ce qu’ils vont allumer, 
Partout sur la planète comme amers déboires ?

Combien ne voient hélas au delà de leur nez,
N’ayant rien vu d’autre que là où ils sont nés. 
En croyant que le monde se résume à leur bulle 
Et en demeurant sourds à tout conciliabule.

Les peuples sont souvent comme sont les troupeaux 
Qui vont où le berger leur promet herbe et eau.
Sans voir que la planète compte d’autres troupeaux 
Qui ne voient rien d’autre que leur propre ego.

On dit l’intelligence plus forte, collective
Moi je vois que les peurs sont bien plus collectives 
Qu’elles guident les hommes, étouffent leur sagesse
Qu’elles demeurent, au fond, nos plus grandes faiblesses.
Pierre Jean Boutet - Logo
Connectez-vous pour noter ce poème, l'ajouter à vos favoris et créer des collections.

Commentaires (0)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour laisser un commentaire.

Soyez le premier à laisser un commentaire sur ce poème.