Monoculture

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 6 lecture
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Une plaine immense et jusqu'à l'infini
Elle étale ses blés uniformes et jaunis
Pas d'oiseaux dans le ciel où les rares nuages
Sont les seuls à bouger dans tout ce paysage.

Aussi loin que tu peux porter là ton regard
Tu ne vois que le blé partout obstinément 
On dirait que la terre ne connaît de hasards
Que n'y pousse d'autre herbe, et n'y vit aucun chant.

Là où jadis était une grande savane
Parsemée de bosquets, et de vie animale
L'homme a remplacé une nature vierge
Par cette monotonie, qui n'est qu'un affreux piège.

Cette terre est morte ce n'est plus qu'un substrat
Un grand laboratoire, un immense artefact
Une grande usine où produire en masse
Des céréales pleines, de produits degueulasses.

Alors de l'horizon arrivent des machines
Qui attaquent de front cette étendue, en ligne
Quand elles vont repartir, tu verras même plaine 
Où rien n'aura changé, qu'une hauteur bien vaine.

Voilà bien ce que l'homme peut faire de ce monde
Quand toute poésie est par raison bannie
Qu'il ne voit bien d'abord que profits à court terme
Pour créer ce qu'il ose encore appeler ferme.
Pierre Jean Boutet - Logo
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