Mon balai magique.

Comment ne voir le monde qu’à travers la lucarne
Le cadre trop étroit que nous offre nos yeux
Les idées limitées qui peuplent nos pensées 
L’expérience trop courte d’une vie isolée ?

Que pouvons-nous comprendre de ce qui nous entoure
En ne percevant pas la richesse des sons
En n’entrevoyant guère qu’une part de lumière 
Qu’un nombre très restreint de saveurs et d’odeurs ?

Il n’y a que notre esprit pour casser les barrières 
Échapper au carcan de nos prisons de peau 
Pour tout imaginer en fermant les paupières 
Pour jouer des musiques qui ne sont que silences 

Il n’y a que les mots qu’on ne peut bâillonner 
Qui peuvent voyager au delà de l’espace
Qui se moquent du temps et bravent les distances
Qui donnent de l’éclat à nos brèves existences.

Il m’arrive de vivre comme écharpe de brume
Vaporeuse pensée au milieu des étoiles 
Qui va de galaxies en autres découvertes 
Et visite des lieux où vivent des chimères.

La page est la piste d’où toujours je décolle 
Pour m’en aller planer en pays étranger 
Je n’ai pour ça suivi de leçon à l’école 
Ma plume est le balai qui me fait m’envoler.