Miracle.

J’ai tant et tant écrit et pourtant ne m’en lasse
J’ai beaucoup de récits dedans ma calebasse
Des histoires inventées sur de mauvaises passes
Et des chants attristés sur tout le temps qui passe.

J’ai pu parler de tout, des blés et de l’aurore
Que la nature habille de belles couleurs or
De l’amour qui flamboie dans les cœurs au printemps 
De celui qu’ont encore les gens aux cheveux blancs.

De nos rêves de gloire et de nos illusions
De ce mal que certains font même aux oisillons 
De la terre meurtrie qu’on ne respecte pas
De la folie des hommes que l’on voit ici bas.

J’ai caressé souvent mes souvenirs d’enfance
Et dit sur mes absents un peu de ma souffrance.
J’ai joué grâce aux mots si plein de complaisance 
Tenté d’écrire aussi des poèmes où l’on danse.

Je me suis étonné d’aimer autant la vie
En dépit des malheurs, des erreurs ou bien pis.
J’ai regardé les cieux, j’y ai vu les étoiles 
J’ai bien été tenté d’y mettre un jour la voile.

J’irai puiser profond au delà des limites
Les mots dont j’ai besoin pour dire où j’habite
Une terre perdue au milieu de l’espace 
Merveille suspendue où l’on marque nos traces.

J’écrirai jusqu’au bout, jusqu’à ce dernier souffle 
Jusqu’à ce dernier vers tout dépourvu d’esbroufe
Qui parlera encore et encore d’amour
Ce miracle de vie qui éclaire les jours.