Mille échos.

Les mots dans le silence tant qu’ils ne sont pas dits
Portent en eux le monde et tout le reste aussi 
Les mots ceux que l’on garde en clefs de paradis
Sont les seuls mots je crois qui ne seront maudits.

Dès lors qu’ils nous échappent et résonnent dehors
Ils ouvrent des chemins qu’on ne connaît encore
Ils ont leur propre vie, ils portent seuls leur sens
Nous ne sommes pour eux qu’un rêve évanescent.

Vous les gardez longtemps en croyant les dompter
Et vous les étudiez en croyant les comprendre
Perdez vos illusions, ceux sur qui vous comptiez
Ne sont parfois que pièges disposés à vous prendre.

Très loin de ce dialogue secret et singulier
Que vous entretenez tant qu’ils ne sont qu’à vous
Ils ne se sentent plus en aucun cas liés 
Dès lors ce n’est à vous d’abord qu’ils se dévouent.

Ils vont vivre leurs vies sur les mille radeaux
Que seront les consciences où ils trouvent écho 
Ils vibrent sans vergogne à d’autres émotions 
Que celles à l’origine qui leur ont donné noms.