Lorsque le rideau tombe.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
(0)
Sur ma terre natale hélas défigurée 
Où à présent s’étalent de très puants marais
Faits de ces eaux létales par les hommes excrétées,

J’avance d’un pas lourd, hésitant, englué 
S’attachent à mes semelles des choses inavouées 
Sur la terre autrefois ouverte et fertile
Où grouillent à présent mille choses hostiles.

Rêve ou cauchemar vais-je me réveiller
Pour voir là sous mes yeux choses moins inquiétantes 
Comme dans ma jeunesse me tenaient éveillé 
Des histoires affreuses à la fin rassurantes.

Reviennent obsédantes, ces visions étouffantes
En bouffées suffocantes de moments d’épouvante 
Et leur répétition est pour moi éprouvante 
Tant je me sens miné par leur cruelle attente.

Ôtez donc de mes yeux ce film plein d’angoisse
Redonnez moi les clefs de ma vieille paroisse
Où les cieux étaient bleus et les maisons pimpantes 
Où étaient merveilleux les arbres et les plantes.

Rendez-moi donc l’esprit celui de la jeunesse
Où nous vivions d’espoir, de fêtes et de caresses
Où l’avenir portait les graines du bonheur
Où de tous les problèmes nous ressortions vainqueurs.

Mais quand le rideau tombe sur nos vieilles erreurs
Que du décor s’effacent ses grossiers trompe-l’œil 
De toutes ces visions, il faut faire le deuil
Et regarder en face le pays qui se meurt.
Pierre Jean Boutet - Logo
Connectez-vous pour noter ce poème, l'ajouter à vos favoris et créer des collections.

Commentaires (0)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour laisser un commentaire.

Soyez le premier à laisser un commentaire sur ce poème.