Les meilleures gouttes.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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Vois-tu cet arbre mort sur le bord de la piste ?
Qui projette une ombre comme son air est triste ?
Il semble s’accrocher à ce lointain passé 
Ou un vert feuillage venait le couronner ?

Il m’arrive parfois de m’en sentir si proche
Quand j’étais moi aussi encore un simple mioche
Et que je rayonnais d’une énergie en moi
Quand je suis devenu plus sec qu’un bout de bois.

Vois-tu ce gros rocher au profond de la gorge
Qui expose ses formes semblables à de vieux os
Comme il semble rêver de temps où l’eau dégorge 
Et venait le polir sous l’effet de ses flots !

Je songe comme lui me rappelant ainsi 
Quand la vie m’apportait encore des surprises 
Qu’il m’arrivait encore que les choses me grisent 
Quand je n’attends plus rien là où je suis assis.

Vois-tu ce noir corbeau cloué au bois des granges 
Étranges oripeaux pour habiller un ange 
Lui qui volait si haut planant dans la lumière 
N’est plus que plumes et os ce grand oiseau hier.

J’éprouve comme lui cette humiliation
Alors qu’il y a peu je vibrais d’émotion 
Que je jouais encore aux feux de la passion
Je sens venir le temps de la crucifixion.

Rien ne sert de rêver du futur du passé 
Il n’importe que d’être pleinement ce qu’on est
De vivre dans l’instant et ce quoiqu’il en coûte 
D’extraire du présent mais les meilleures gouttes.
Pierre Jean Boutet - Logo
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