Les lois de la vie.

A la lueur de l’aube dans les roseaux mouillés 
Volent les libellules après s’être accouplées 
Parmi les mille vies qui viennent y grouiller
Tout ce qui dans ces eaux s’agite et se complaît.

Après les derniers feux éteints dans le couchant 
Tout un monde s’éveille dans une ombre propice.
La vie se perpétue, le rapace hululant
Ravit le souriceau qui s’offre en sacrifice.

Il n’est point de justice et pas plus de morale
Dans le jeu de la vie tout ça est bien égal 
Car le seul mouvement auquel elle obéit 
C’est bien tout simplement celui de la survie.

Si l’ambition de l’homme sans parler de grandeur
Est d’échapper plutôt à ce qu’il pense horreur
De protéger les faibles, leur épargner le sort 
Celui que la nature inflige par la mort 

Alors il ne doit pas faire droit aux plus forts 
Qu’ils soient avec cela d’accord ou pas d’accord.
Sachant qu’il faut rester sur tout cela lucide
Quand la plupart des hommes restent d’abord avides.

Sans oublier pourtant que sa propre survie 
Dépend de l’aptitude à préserver la vie.
S’il adopte des lois qu’à chacun il impose 
Il ne doit oublier celles auxquelles il s’expose.