Le temps change, mais les temps ?

Au potager s’emploient à nouveau pelle et bêche 
La vie est de sortie, la terre s’ameublit
Il faudra l’arroser si elle est un peu sèche 
Pour pouvoir y semer carottes et radis.

Sous l’avancée du toit l’hirondelle volète
Absorbée toute entière à renforcer son nid,
Tandis que dans le pré pointent les pâquerettes 
Bientôt envahies par l’or du pissenlit.

Les cheminées bientôt seront rendues muettes
Le soleil des fumées fera bien place nette.
Les vaches et les moutons repeupleront les champs
Et des oiseaux enfin retentiront les chants.

Les montagnes coquettes arborent des capuches
Blanches sous les rayons, elles fondront aux beaux jours
Tandis que les abeilles quittent aussi leurs ruches
Pour aller butiner milles fleurs alentours.

Partout dans la nature retentit même appel
Elan irrésistible, pour celui comme celle
Qui cherche à célébrer des noces pour avoir
De nouveaux petits êtres qui poursuivront l’histoire.

Changent aussi les bruits qui s’entendent ou qui claquent 
Le glouglou des rivières que ne fige la glace
Le pépiement joyeux des oiseaux sur les places
Le clic-clac de la pluie sur le miroir des flaques.

Les hommes en ce temps ont des envies de lutte
Contre tous les pouvoirs qui souvent les rebutent
Calicots, banderoles fleurissent dans les rues
Contre les injustices, le peuple alors se rue.