Le feu et le bois.

Je suis né de la terre a clamé la forêt,
Je lui fais un manteau pour ses bêtes abriter
J’y plonge mes racines pour m’en rassasier
Et au feu du soleil je nourris mes futaies.

Je jaillis de la terre, depuis son rouge cœur
Que je mets en lumière avec rage et ardeur 
Je me répands en langues à l’ardente vigueur
Qui brûlent de leurs laves tant de forêts en pleurs.

Et le feu dit au bois

À l’air je te dévore le sais-tu avec joie
Sans toi je vais mourir alors toi, nourris moi !
Je sais que de me voir provoque ton effroi
Mais les hommes aussi pour ne pas avoir froid.

Et le bois dit au feu

Tu es plus fort que moi, avec ton feu de joie
Mais sais-tu que bientôt des cendres que voilà 
Rejailliront des graines plus fortes à chaque fois,
Et si je rajeunis c’est un peu grâce à toi.

Est-ce encore un combat ou un cycle sans fin 
Qui celui qui nourrit, qui celui qui a faim ?
Dans cet affrontement ils se tiennent la main
Peut-être à leur insu, mais c’est là leur destin.