Le couloir

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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Long était le couloir qui menait à sa chambre
Petit garçon perdu dans la maison immense
Noir était ce couloir en ces jours de décembre 
Beaucoup plus long et noir que ce que d'autres pensent.

En ces temps d'autrefois la lumière était chiche
Car l'électricité bien réservée aux riches
Pour regagner le soir et tout seul sa chambrée 
Lors il fermait les yeux courait sans respirer

Jusqu'à la grande porte qu'il lui fallait pousser 
Aussitôt refermée là il pouvait souffler
Il n'en parlait jamais de peur d'être moqué 
De cette peur noire au point qu'il suffoquait.

Cette pièce isolée où tout seul il dormait
Car il était l'aîné du haut de ses dix ans
On couchait les enfants eux tout près des parents
On ne trouva de place que tout près du sommet.

Il s'endormait souvent tout le corps en sueur
Guettant les craquements au rythme de ses peurs
Alors les cauchemars survenaient à leur heure
Le laissant tout tremblant et des coups dans le cœur.

Plus tard quand il revint sur ces lieux de l'enfance
Il trouva la maison modeste à suffisance
À la chambre un passage de quelques mètres y mène 
Comment a-t-il pu être le couloir de ses peines ?

Était-ce le symbole de cet éloignement 
Quand il était jeune si loin de ses parents
Craignait-il que ce soit un signe d'abandon
Quand ses frères et sœurs étaient sous l'édredon,

Choyés car plus petits, il n'était pas si grand
Il dut quitter le nid trop tôt assurément 
N'a jamais supporté depuis l'isolement
Pour de tels souvenirs il n'y a d'effacement.

Oui les peurs des enfants, elles ont toujours un sens
Prenons-les au sérieux, écoutons-les toujours
La réponse souvent se trouve dans l'amour
Qu'y a-t-il pour l'enfant d'acte plus rassurant ?
Pierre Jean Boutet - Logo
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