La sirène.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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Je m’apprêtai un soir à aller me coucher
Quand j’entendis un son qui venait du clocher
Non pas du carillon qui parfois me charmait
Mais bien d’une sirène qui tentait d’alerter. 

Mais alerter de quoi dans une nuit tranquille
Alors que les étoiles constellaient bien la voûte 
Je me dis fausse alerte mais je fus pris d’un doute
J’allais à ma fenêtre pour regarder la ville.

De la fumée épaisse flottait pas loin d’ici
Des flammes s’échappaient d’un immeuble envahit 
Sur ses premiers étages par l’énorme incendie, 
Des gens sur les balcons qui pleurent et qui crient.

Puis l’odeur me parvint en bouffées un peu âcres
De même que la peur devant ce fou théâtre 
Je me précipitais tout en bas de ma rue
Pris d’un pressant besoin d’aider ces inconnus.

Les pompiers étaient là et leurs lances tendues 
Déjà la grande échelle s’élevait vers les nues.
Ils écartaient les gens exposés au danger
Tous ceux pour qui le feu était un étranger.

Ils se sont bien battus parfois comme des diables 
Pour maîtriser la bête qui s’était mise à table
Ils ont éteint les flammes, évacué les gens 
Pour hélas déplorer la mort d’un indigent

Qui s’abritait du froid dans le local poubelle 
Étouffé endormi par les fumées rebelles 
Et personne bien sûr n’avait pensé à lui
Au squatter de passage pour cette seule nuit.

Depuis quand je m’endors j’avoue j’ai quelque peine 
À ne penser au bruit que ferait la sirène 
Si jamais l’accident survenait sous mon toit
Saurai-je alors penser à un autre que moi ?
Pierre Jean Boutet - Logo
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