Jentends cette eau de pluie qui se déverse à seaux

Sur le toit, sur les tuiles, remplissant les chêneaux 
Un tempo obsédant et des accès de rage
Traversé par instants par les éclairs d’orage.

Puis tout soudain le calme, après le crescendo
Seule une faible brise agite les rameaux
La nature est lavée après cet essorage
Les nuages ailleurs continuent leur voyage.

Et la terre a bu, parfois à s’y noyer 
Cette manne du ciel qui lui est envoyée. 
Les arbres et les plantes et tout ce qui y vit
De cette eau salvatrice tireront un profit.

Une eau certes abondante, même à profusion
Mais point jusqu’à donner de ces inondations,
Qui emportent avec elles ces jeux de construction 
Que les hommes aiment tant, dont elles font destruction.

Je me sens à l’abri de ces débordements 
Les colères du ciel ne me causent tourment. 
Je suis face au déluge dans l’arche de Noé 
Ma maison est pour moi, salvateur canoë.