Jamais elle ne men veut.

Mais à qui confier tous les pleurs de ma plume
Quand les larmes humectent tous les cils de mes yeux
Qui choisir pour porter avec moi cette enclume
Qui pèse sur mon âme de son poids si odieux ?

Une oreille attentive, qui vous tendra la main ?
Où trouver la personne qui écoute en silence ?
Qui ne vous juge pas, fait preuve de patience
Et vous laisse épancher jusqu’au bout le chagrin ?

La pudeur interdit bien souvent la démarche 
On se résigne alors à rester sur son arche
Les gens n’aiment pas trop partager la tristesse
Ils sont tous en recherche de motifs d’allégresse.

Alors reste une amie qui jamais ne trahit 
À qui l’on se confie sans crainte d’un ennui
Elle accueille toujours sur sa surface vierge
Toutes les confidences à la lueur d’un cierge.

Vive la page blanche que je m’en vais noircir 
Qui toutes mes faiblesses saura bien accueillir.
Je puis à tout moment, à mon gré, si je veux
La déchirer ensuite, jamais elle ne m’en veut.