Il était une fois

Tu ne peux regretter ce que tu n’as connu
Du passé tu es vierge, et la mémoire nue
Tu regardes devant et tu n’en as que faire 
De ce qu’était avant, de ce qui est derrière.

Ton monde est celui-ci, déjà aseptisé 
Tout fait de lignes droites et de rêves brisés. 
Tu ne vois la nature que comme une ennemie,
Ne vient-elle à nouveau d’inonder tout ton nid ?

Davantage d’outils et de technologies
Pour bâtir une vie qui puisse être à l’abri
Et puis doper son corps de nombreuses prothèses 
Pour être un surhomme, devenir plus balèze.

Tu crois à ce progrès qui dénature l’homme
Qui en fera bientôt un hybride de fait
Mi-chemin entre chair et entre silicium
Une voie est ouverte vers un monde parfait.

Que te dit la chenille, même le papillon,
La fleur épanouie que butine l’abeille,
L’oiseau qui tout là-haut, las plus ne t’émerveille ?
Tu as des vidéos comme seuls compagnons.

Et tu ne comprends plus les pleurs de ce grand père 
Sur la disparition à jamais des repères 
Qui faisaient tout le charme de sa vie d’autrefois 
Ce ne sont que des contes, il était une fois….