Humble.

Humble, fragile, des mots pour les modestes
Discret, ténu, qui ne font de grands gestes
Prêtes-tu attention à ces êtres de l’ombre
Qui dans ton Panthéon peut-être de ce nombre ?

Tu tournes tes regards vers ceux qui sont en haut
Les riches, les puissants, et parfois les plus beaux
Sans voir, en bas, ceux qui les tiennent à bout de bras
Qui pour être le socle, restent dans de beaux draps.

Soucie-toi des petits, de ces êtres sans grade.
Ce n’est la pauvreté qui toujours les dégrade
Mais depuis leur Olympe, le regard de ceux
Qui n’ont d’autre misère que de perdre à leurs jeux.

Tu admires aussi tout les grands monuments
Mais le sais-tu au moins quel est le prix du  sang 
Qu’ont dû verser jadis des milliers de ces gens
Pour la seule mémoire de bien rares puissants ?

Baisse plutôt les yeux vers l’infime brin d’herbe,
Vers la fleur, vers l’abeille, vers l’humble épi de blé 
Vois comme tout cela sait-être aussi superbe
Et mérite un peu plus de ta part de respect.