Guignol.

J’aimerais tel Guignol me gausser des méchants 
Et pouvoir les botter les Gnafrons tout autant
Tout en les conspuant faire rire les enfants 
Et tout en m’en moquant améliorer les temps.

Hélas je manque fort de verve satirique 
Tout autant que d’audace, moi je n’en ai bernique !
Je ne dispose guère que de mots de mépris 
Pour exposer mes griefs contre ces malappris.

Le rire est assassin mais point le ridicule
Vous en fait-il des preuves ? Nul besoin de calculs
Il nous suffit de voir combien ils sont grotesques 
Les vilains dictateurs ou ceux qui le sont presque.

Quand même les guignols n’attirent plus les rires
Quand les peuples sont prêts à accepter le pire
Que peuvent les poètes à part tout ça maudire 
À part tant qu’ils le peuvent nous appeler à vivre ?

À vivre le meilleur quand il existe encore
À aller voir ailleurs de splendides décors 
À aimer sans avoir souci des lendemains
À apprécier bien plus ce qu’on tient dans ses mains.

Et puis surtout à rire et à rire de tout
Qui le reprochera quand le mal est partout ?
Alors guignols ou pas, rions !