Être au monde.

Comment donc suis-je au monde
Sur quoi donc chaque jour je me fonde ?
Dans cette relation que j’ai avec les êtres  
Avec les vivants comme avec les inertes.

Je suis dans le regard de ceux qui m’ont aimé 
De ceux qui m’aiment, de tout être animé 
Je suis dans le regard qu’aussi partout je pose
Où s’ancrent souvenirs comme bien d’autres choses.

Je pourrai me tromper à vouloir me décrire 
Un autre le fera ou mieux ou même pire
Mais il dira cet homme existe un peu pour moi 
C’est donc ce que je suis, pour lui, c’est ce qu’il croit.

Chaque objet qui m’entoure contient un peu de moi
Quand rien qu’à le voir reviennent en mémoire des événements porteurs de vieilles histoires.
Il contient une part de mes anciens émois.

Un arbre, un insecte, un oiseau, une fleur 
Me disent à leur manière que je suis l’un des leurs
Étincelle de vie dans ce concert immense
Qui débuta un jour avant toute conscience.

Je suis je et les autres, je suis je, je suis tout
Aussi bien ne suis rien là au sein du grand tout.
Une infime conscience qui n’est que de passage
Qui n’a que quelques mots à livrer en message.

Je voudrai que la vie nous soit chose sacrée 
Et l’amour accordé à ce qui est créé.
Je voudrai que l’humain comprenne où est sa place 
Qu’il arrête de ne voir que lui dedans sa glace.