Étrange devenir

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 9 lecture
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Tu étais à cent lieux de penser qu'un beau jour
Tu deviendrais si vieux que tes doigts seraient gourds
Ton souffle si rare , et ton élan si court
Tu n'as rien vu venir, tu étais l'avenir.

Si jeune dans ta tête, avec toujours l'envie
Mais dans ton corps flétri t'abandonne la vie
Si curieux de savoir, aussi de découvrir 
Pourquoi donc tes jambes refusent de courir ?

Les vieux c'étaient ces gens aux gestes si charmants
Qui quand tu étais jeune marchaient si lentement 
Ces chers grands parents qu'écoutait l'auditoire
Quand ils contaient ravis quelque vieille histoire.

Qui est dans ce miroir ce visage de barde
Dont les yeux effarés fixement te regardent ?
Ce ne puis être toi à la barbe si blanche
Au teint parcheminé et à la joue qui flanche.

Où sont passés ces temps où tu vivais des jours
Si remplis de projets qu'ils te semblaient si courts ?
À présent qu'ils s'étirent, tu peines à les passer
Sans faire une halte sur ton vieux canapé.

Tu as tant regardé devant toi pour agir
Et sans te retourner, sans regrets à vrai dire
Que cette nostalgie qui maintenant t'envahit
Tu ne la reconnais, pourtant c'est bien ta vie.
Pierre Jean Boutet - Logo
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