Élan.

Alors des petits jours chargés d’aubes nouvelles
Accueillaient plein d’amour le vol des hirondelles 
Des graines bien chargées de promesses de fruits
Gonflaient dans les sillons sans émettre aucun bruit

Alors dans les fourrés aux denses chevelures
Palpitaient mille vies de tas de créatures 
Dans les eaux polissant des rochers millénaires 
Nageaient dans le courant des truites de lumière.

Alors partout s’ouvraient des corolles en couleurs
Au milieu des parterres tout recouverts de fleurs
Les branches s’habillaient de feuilles et de bourgeons
La sève parcourait allègre tous les troncs.

Alors les animaux étaient saisis de fièvres 
Tous à saute mouton ils voulaient folâtrer
Et tous les amoureux avaient l’amour aux lèvres 
Et les jupons volaient, qu’il fallait dépêtrer.

Alors c’était partout comme un grand élan 
Tendu par cette vie qui allait de l’avant
C’était dans le grand cycle un si exquis moment
Comme seul nous en offre un beau jour de printemps.