Dire Je, jusquoù ?

Quand je me mets en jeu, en utilisant Je
N’est-ce alors qu’un jeu, ou est-ce un vrai enjeu ?
Quand ainsi je m’expose, que mon vrai moi explose
Que je me mets en cause, et que de moi je cause ?

Comment lors éviter tout exhibitionnisme 
En parlant de choses relevant de l’intime ?
Mais n’est-ce pas le propre au vrai de l’humanisme
Que de savoir que l’autre, sur mêmes voies chemine ?

Ne faut il pas savoir quelle est la part de Je
Que l’on peut sans problème mettre un peu en partage ?
Où sont les interdits ? Peut-on vraiment tout dire ?
Ou craindre le faisant, qu’on puisse vous maudire ?

On peut garder caché dans des carnets secrets 
Les plus inavouables de ses propres pensées
Ainsi l’on n’a jamais alors aucun regret
De ce qu’on a écrit sur des idées coupables.

Ou bien abandonner tout excès de pudeur
Exprimer ce qui couve en soi en profondeur
Sans redouter l’avis de ses futurs lecteurs 
Reconnaître la part du sombre dans son cœur.