De petits cailloux blancs
Publié le 03 août 2025
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De petits cailloux blancs, le gravier de l’allée
Chemin dans le jardin, au cordeau bien tracé
Du gazon frais taillé, autant qu’il le fallait
Pour montrer aux voisins un peu qui l’on était.
Une vie bien réglée, au moins sur le papier
Le départ à sept heures, à huit heures rentré
Une voiture neuve ou de quelques années
Pour montrer aux voisins un peu qui l’on était.
Autrefois à la messe, à présent défilé
Derrière les drapeaux, la patrie et l’armée
En costume impeccable, en veste boutonnée
Pour montrer aux gens bien, un peu qui l’on était.
Des enfants plutôt sages et assez bien peignés
Qui avaient à l’école tous un certain succès
Des vacances à la mer, en été chaque année
Pour se dire à soi même vraiment qui on était.
Un métier qui rapporte bien sûr jamais assez
Un poste de notable pour gens bien élevés
Des sorties, des concerts et le bal du préfet
Pour prouver en ce monde un peu qui on était.
La vieillesse tranquille sur un bon canapé
La canne en ivoire, les cheveux bien coiffés
Les gens qui vous saluent car on vous reconnaît
Ça montre à tout le monde un peu qui on était.
De petits cailloux blancs, le gravier de l’allée
Dans le cimetière une tombe abandonnée
Du marbre, pas de fleurs, des lettres d’or gravées
Qui encore s’inquiète de celui qu’on était.
Chemin dans le jardin, au cordeau bien tracé
Du gazon frais taillé, autant qu’il le fallait
Pour montrer aux voisins un peu qui l’on était.
Une vie bien réglée, au moins sur le papier
Le départ à sept heures, à huit heures rentré
Une voiture neuve ou de quelques années
Pour montrer aux voisins un peu qui l’on était.
Autrefois à la messe, à présent défilé
Derrière les drapeaux, la patrie et l’armée
En costume impeccable, en veste boutonnée
Pour montrer aux gens bien, un peu qui l’on était.
Des enfants plutôt sages et assez bien peignés
Qui avaient à l’école tous un certain succès
Des vacances à la mer, en été chaque année
Pour se dire à soi même vraiment qui on était.
Un métier qui rapporte bien sûr jamais assez
Un poste de notable pour gens bien élevés
Des sorties, des concerts et le bal du préfet
Pour prouver en ce monde un peu qui on était.
La vieillesse tranquille sur un bon canapé
La canne en ivoire, les cheveux bien coiffés
Les gens qui vous saluent car on vous reconnaît
Ça montre à tout le monde un peu qui on était.
De petits cailloux blancs, le gravier de l’allée
Dans le cimetière une tombe abandonnée
Du marbre, pas de fleurs, des lettres d’or gravées
Qui encore s’inquiète de celui qu’on était.

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