Dautres beautés.

Comme un bateau qui sombre en prenant tout son temps
Le jour cède à la nuit ses plus jolis moments
On se lève, il fait sombre, on ne jouit du matin
Et c’est le crépuscule avant que l’on ait faim.

C’est la chaleur de l’âtre qui réchauffe nos os
Et non plus les rayons qui caressent nos peaux
C’est la lampe allumée qui vient chasser le sombre
Et non plus le soleil qui projette les ombres.

Nos corps sont engourdis et luttent pour agir
On sait qu’on n’a le droit de les laisser dormir
Alors on fait bon cœur à mauvaise fortune
On renonce au soleil et on salue la lune.

Ce sont d’autres beautés qui émergent enfin
Comme tous les feuillages qui courent vers leur fin
Comme ces paysages qui se parent de riens
Comme ces ciels d’orage qui se pressent au loin.

Comme un bateau qui sombre mais ne coule vraiment
Quand la mer est banquise et se couvre de blanc
Des lumières exquises brillent sur les cristaux 
Quand la neige partout a posé son manteau.