Dans nos vieux almanachs.

Publié le 03 août 2025 2 minutes de lecture 6 lecture
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J’ai lu tous ces jours ci des textes guillerets
Annonçant le printemps et l’hiver à l’arrêt 
J’ai beau tourner la tête ici dans tous les sens
Je ne vois que la neige et le froid que je sens.

Le faiseur de misère n’a dit son dernier mot
Ce n’est que fin avril qu’il prendra du repos.
Chez nous le renouveau se bat pour apparaître 
Ce ne sera qu’en mai que tout pourra renaître.

Alors épargnez-moi vos tendres expressions
Qui n’existent ici qu’en forme d’illusion
Les oiseaux ont encore bien besoin de ces graines 
Que je leur distribue semaine après semaine.

Mais le marchand de glaces n’a pas que des défauts 
Il offre sous le soleil des spectacles hivernaux 
Chargés de poésie sont les sommets blanchis
Avec leurs capuchons sur leurs cimes arrondies.

Tous ces enfants couverts de la tête aux pieds
Qui dévalent les pentes avec des cris d’orfraies 
Ces terrasses encombrées de skieurs assoiffés,
De bonnets bariolés dont beaucoup sont coiffés.

Ce peut être une fête quand le foyer est chaud
Que l’assiette est pleine et garni le frigo
Que le temps est au beau et le cœur à l’ivresse 
Dans ce cas il se peut que la saison caresse.

L’attente du printemps n’est pas une impatience 
C’est savoir qu’on va jouir d’une autre existence
Voir des fleurs dans les champs, des oiseaux aux fenêtres 
Et l’essor des amours, et le monde renaître.

Aimer chaque saison n’est-ce pas là sagesse ?
A les vivre à fond en disant rien ne presse.
Le problème est ailleurs car les temps sont changeants
Ce qui trouble les cœurs tout autant que les gens.

Où sont neiges et pluies qui nourrissent la terre ?
Où sont les longs hivers, la pause salutaire ?
Tout est bouleversé et nos vieux almanachs
Ne s’en remettent pas, c’est la Bérézina !
Pierre Jean Boutet - Logo
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