Dans les veines du temps.

Dans les veines du temps coule une énergie sombre
C’est celle de la mort qui éteint toutes choses.
Dans le chaos du monde règne une autre cause
C’est celle du désordre qui y répand son ombre.

Dans ce grand tourbillon qui tend à effacer
À peine elles naissent les prochaines années 
La vie, une rebelle, vient y pointer son nez
Qui se moque du vent qui viendrait à passer.

Sous mille et une formes elle brave les lois
D’abord celles du vide qui ailleurs règne en roi.
Elle jaillit partout où on ne l’attend pas
Elle nargue un peu tout, et le chaud et le froid.

Puis l’homme est venu disant moi je sais tout
L’homme a partout cru, en disant je veux tout
En croyant s’affranchir de l’espace et du temps
En semant le chaos toujours, obstinément.

Il se compare aux dieux qu’il a du inventer 
Au prétexte d’abord de vouloir égaler 
Cette toute puissance dont il rêve en vain,
Ce funeste projet qui scelle son destin.

Mais les veines du temps n’en laisseront de traces
Il s’évanouira quand bien même il dit : grâce !
Et le chaos du monde lui reprendra sa place
Où la vie survivra en dépit des menaces.