Croisière.

Je navigue sans frein sur un boutre en partance
Car que faisons-nous d’autre au cours d’une existence 
Que naître dans un port sans même le choisir
Pour se rendre à bon port, puisqu’on doit y finir.

Que tu aies un trois-mâts ou une simple barque
Des voiles au grand vent ou une pauvre rame
Tu ne sauras jamais à quel moment les Parques
Auront choisi l’arrêt où tu vas rendre l’âme.

Sur un courant très fort ou une eau dormante
Que tu avances au moteur ou bien à la godille
La sortie ne sera pas toujours élégante 
La croisière souvent ne sera pas tranquille.

Mon esquif ne prend l’eau et a pris un bon cap
Je n’ai point à souffrir du moindre handicap
Mais je ne puis savoir derrière l’horizon 
Si souffle un zéphyr ou le pire typhon.