Accrochée tout là-haut au bec du lampadaire

Publié le 03 août 2025 moins d'une minute de lecture 9 lecture
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Comme une chevelure aux mouvements de l’air
Flottent des filaments arrachées violemment  
À la plaine aride que frappe l’ouragan.

La voûte est sombre comme en pleine nuit
Sauf qu’il n’y a d’étoiles et que rien n’y luit
Tous les volets, les portes sont clos, barricadés 
Protections bien fragiles pour les vents déchaînés.

Dans les grands tourbillons volent mille objets
Arbres comme voitures se sont vus emportés 
Aspirateur géant auquel rien ne résiste 
Penser s’en échapper demeure irréaliste.

Quand après son passage surviendra l’accalmie
Soudain dans le silence un enfant a gémi 
On le récupéra tout blotti sous son lit
Serrant son petit chien sur qui il a vomi.

Dans la maison broyée dépourvue de tout toit
Par quel miracle fut-il épargné sans blessures ?
Ses parents disparus, colère de la nature
L’enfant laissé intact, miséricorde en soi.

En dépit de l’épreuve beaucoup reconstruiront
Dans ce même endroit de nouvelles maisons.
Espérant disposer pour longtemps d’un répit 
Avant que ne s’abatte le malheur qu’on subit.

Car l’homme est ainsi qu’il ne tire leçon. 
D’anciennes catastrophes ne sont pas des raisons 
Suffisantes pour changer ou bien pour renoncer.
De la terre n’est-il pas le seul maître annoncé ?
Pierre Jean Boutet - Logo
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