À rendre fou

Ce travail le rend fou, il n’en voit pas le bout
Chaque minute, pendant des heures, la pièce 
La même pièce, c’est son labeur, il la graisse,
Depuis des mois, le même geste, il est à bout.

Mal aux bras et aux épaules, par tous les bouts
Son corps proteste, et puis bien sûr le moral baisse
Il sent déjà en lui s’installer la vieillesse.
Il n’est plus aussi droit quand il se tient debout.

Ce geste là, répétitif, une machine peut le faire
Elle le fera bien mieux que lui, et jour et nuit.
Ce travail là, tout compte fait, c’est un enfer.

Combien d’hommes et de femmes sont usés sur ces chaînes 
Sur ces boulots sans âme, exposés aux trois-huit 
Sans même avoir l’envie d’éprouver de la haine !